bonnes voix rustiques qui souhaitaient le bonjour bruyamment.
Catherine rejoignit bientôt la jeune comtesse.
— C’est une baba[1], dit-elle, avec sa bru et son fils ; ils viennent pour savoir ce qui s’est passé cette nuit ; ils ont entendu les chiens crier et notre porte cochère s’ouvrir. On est en train de leur raconter que vous êtes une nièce à nous au service d’une grande dame qui vous envoie ici pendant le temps que durera un voyage qu’elle fait à l’étranger. Il faut pourtant que tu daignes changer d’habits, et encore tu n’auras jamais l’air d’une paysanne.
— Bah ! bah ! Katia, les moujiks n’ont pas l’esprit si délié, et sous ces habits communs ils ne verront pas autre chose qu’une fille du peuple.
— Il ne faut pas s’y fier, ils sont très-fins lorsqu’il s’agit de deviner ce qui ne les regarde pas.
— Tu diras que j’imite les manières de ma maîtresse. Mais voyons, quels habits vais-je mettre ?
— Macha te prêtera ses vêtements de fête ; ils seront trop grands pour toi, mais nous leur ferons des plis en attendant, et puis, pour dimanche, on t’aura un beau costume à ta taille.
- ↑ Femme, commère.