— Milord Campbell ! répétai-je consterné, car c’était lui.
— Milady ! dit à son tour milord. M. de Puyroche !
— Le diable t’emporte ! pensai-je.
Mais comme je suis avant tout homme du monde, je repris :
— Vous n’êtes donc pas noyé ?
— Pas du tout. Et vous-même ?
— Vous voyez que non. Et vous avez échoué comme nous, sur ce rivage ?
Milord écarquilla les yeux. Je continuai :
— Les anthropophages vous ont fait grâce à ce qu’il paraît et vous vous êtes soumis à leurs coutumes, car vous avez adopté leur costume favori. Pourtant il vous ont scalpé, ajoutai-je, en voyant la tête complètement nue de Milord.
L’Anglais me regarda et regarda milady.
— Vous avez dû souffrir beaucoup. Mais ils ne sont pas aussi féroces qu’on le dit, puisqu’ils vous ont laissé la vie.
— Je ne vous comprends pas, dit milord Campbell.
— Sans doute vous ignorez à quels hommes vous avez eu affaire, vous n’aviez pas les instruments qui m’ont servi à m’orienter, vous ne savez pas où vous êtes.