moins rachitiques que les autres ; peut-être pourrons-nous trouver ce qu’il nous faut.
Nous nous hâtâmes à travers la lande.
— Si nous allions voir apparaître quelque épouvantable nègre ? disait milady tout en marchant.
Je lui montrai deux pistolets de salon passés à ma ceinture.
— Tant qu’il n’y aura que deux sauvages à la fois, dis-je, je vous défendrai ; je fais mouche presqu’à chaque coup.
— Ah ! ah ! dit milady, en avant, alors. Nous atteignîmes les arbres. Ils étaient couverts de petits fruits rouges moins gros que des cerises et très-durs.
— Y a-t-il des arbres semblables à ceux-ci en France ? demanda milady, je n’en ai jamais vu en Angleterre.
J’avouai que je ne connaissais pas l’espèce de ces végétaux.
— Ce doit être des arbres particuliers à ce pays, dit la jeune femme, sont-ils hérissés et bizarres !
— Si c’étaient des mancenilliers ! m’écriai-je, me souvenant de l’Africaine.
— Non, reprit-elle, ils sont trop laids, cependant nous ne mangerons pas de leurs fruits.
— Oh ! non.