Arrivé au pied d’une petite côte, André s’arrêta brusquement.
— Il faut en finir, dit-il, je n’irai pas plus loin.
Pavel retint ses chevaux.
— Adieu, cher André, adieu ! dit Clélia, ne m’oublie pas. Je penserai souvent à toi.
— Voyez donc, quel temps radieux, dit-il ; l’air sent bon, le soleil brûle ; on dirait un jour de fête. N’est-ce pas un bon présage pour le départ ?
— Que veulent dire ces paroles incohérentes ? perds-tu l’esprit, André ? s’écria Clélia.
Le jeune homme sourit.
— Ah ! si j’étais fou ! dit-il.
— Mais, qu’as-tu ? Ton regard est effrayant…
— Adieu ! cria-t-il. Adieu, ma belle fiancée !
Et il s’enfuit à travers champs.
— Que saint Serge nous protège ! murmura Pavel, le malheureux a pris son rôle au sérieux !
Clélia, penchée hors de la voiture, suivait du regard le jeune homme dont le cheval semblait emporté.
Tout à coup elle vit tomber André et entendit un coup de feu.
Un cri d’horreur s’échappa de ses lèvres.