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nade et la haute terrasse, autour du dôme, étaient pleines de monde, tout à l’extrémité du grand parvis, apparaissait, d’une blancheur de marbre, la longue façade du Palais de Salomon ; avec ses sept portails, celui du centre haut et majestueux comme un arc de triomphe. Sous le péristyle, bariolé du frisson soyeux des bannières que les écuyers tenaient à deux mains, un instant les seigneurs s’arrêtaient, se retournant vers la place inondée de lumière et bourdonnante d’une si joyeuse cohue ; puis ils s’enfonçaient sous les voûtes, qui, dans la façade ensoleillée, perçaient sept ogives d’ombre.

Immense et sonore, emplie d’un demi-jour frais et reposant, la grand’salle ressemblait beaucoup à une église. Sept travées, correspondant aux sept portes, s’enfonçaient en mystérieuses perspectives, bordées de piliers puissants, que reliaient entre eux de légères colonnades, peintes d’arabesques et rehaussées d’or. Les trois nefs centrales, très élevées, avaient leurs plafonds plats, décorés de caissons entre poutrelles, et richement ornés, tandis que des voûtes couvraient les quatre autres nefs et figuraient un ciel d’azur parsemé d’étoiles d’or. Au fond s’étendait le tran-