Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

costumes de fête. Ces costumes étaient extrêmement variés, car il y avait là toutes sortes de races. On voyait, plus nombreux même que les Francs, les Syriens, dont les amples vêtements verts, pourpres ou blancs et les turbans brochés d’or attiraient les regards. Parmi eux étaient les chrétiens indigènes, parlant arabe, qui suivaient, avant la conquête, la liturgie grecque, mais s’étaient, depuis peu, soumis à Rome (en apparence seulement, à ce que donnait à entendre le clergé latin). On usait cependant à leur égard d’une grande tolérance, car ils tenaient toutes les ressources du pays, adonnés qu’ils étaient à l’agriculture, au commerce, à l’industrie ; le roi leur avait accordé même de grandes franchises commerciales. Il y avait aussi des Syriens maronites, gens très preux et d’un grand secours dans les guerres ; des Syriens jacobites, dont les prêtres s’adonnaient spécialement à la médecine ; des Syriens nestoriens, actifs et savants, initiateurs des Francs aux sciences orientales ; beaucoup d’Arméniens ; mais ceux-là, on ne pouvait les distinguer des Francs qu’à l’étrangeté de leur type, car, on copiant les mœurs, ils avaient pris aussi les costumes des vainqueurs. Par-dessus tout on les