Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une gloire terrestre ! C’est du triomphe qu’il faut se réjouir et non pas de l’éclat qui peut rejaillir sur l’un ou sur l’autre. Le noble duc Godefroy n’a-t-il pas refusé de porter la couronne, dans la ville où le divin Maître a été couronné d’épines ?

— C’est vrai : mieux vaut se taire, dit le prêtre en sautant à bas du sarcophage. Les paroles sont vaines et fugitives.

D’autres avaient pris sa place sur le tombeau et rayaient ce qu’il venait d’écrire.

—— Qu’importe ? s’écria-t-il en s’éloignant. Les monuments s’écroulent, les pierres s’émiettent ; le parchemin sera plus fidèle, et moi, Jean de Wurzbourg, j’écrirai la vérité, pour que l’avenir la sache.

Et il quitta le parvis, en secouant la tête d’un air de défi et de dédain.

Laissant les curieux accrus, se redire et commenter l’incident, le comte de Césarée se dirigea à droite de la cour et entra, pour y mettre un cierge, dans la chapelle de la Trinité, là où avaient lieu tous les mariages et tous les baptêmes de la ville. En en ressortant, il s’enfonça sous des galeries très sombres, formées par les voûtes