Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

perdre de vue son seigneur. Il le rejoignit dans la rue Couverte, qui faisait suite à la rue Malcuisinat. Dans ces nouvelles galeries voûtées qui, par des travées, communiquaient avec le marché aux Herbes où se tenaient les marchands de fruits, de légumes et d’épices, les drapiers syriens avaient leurs boutiques, et l’on fabriquait les chandelles de cire.

Le chevalier déboucha enfin, à ciel ouvert, dans une rue transversale : la rue de David, et tournant à angle droit, il la suivit, en longeant une autre face de l’Hôpital. Loin devant ses yeux il voyait, au delà d’une grande place pleine de foule, où se tenait le marché au blé, la majestueuse masse du fort de David et les créneaux des remparts de la ville. Dans la baie cintrée de la porte ouverte, l’étrange silhouette des chameaux de charge, avec le feston de leur cou reployé, leur dos bossu et leur lèvre pendante, se profilait, sur la grande lumière fuyante de la campagne. Mais Hugues, bientôt, tourna à droite, dans la rue du Patriarche, où un, encombrement l’arrêta encore.

C’était un convoi de vivres qui entrait dans une cour de l’Hôpital. Sous l’arceau sculpté du por-