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LE COLLIER DES JOURS

Il fut fâché.

— Déjà une dissonance ! s’écria-t-il.

Et il expliqua à Cosima que « sa maison et sa vie intime, y compris les chiens, étaient comme le joyau mystérieux de sa destinée et qu’il éprouvait un véritable effroi à les voir mentionner en public ».

Cosima m’excusa et me défendit de son mieux, et le Maître s’adoucit. Mais une feuille lucernoise, le Journal des Étrangers, s’avisa de reproduire l’article, ce qui amena autour de Tribschen une escadrille de barques pleines de curieux, et Wagner de nouveau s’attrista. « Il avait un vrai chagrin, disait-il, car il ne pouvait endurer pareilles choses de ses amis, et il voulait nous nommer ses amis. »

Cependant, sur ma promesse de ne pas recommencer, il pardonna et, quelques jours après, me donna, pour m’amuser, une lettre « à déchirer », qui les avait bien fait rire, inspirée à une dame de Thonon par Richard Wagner chez lui.

Voici un fragment de cette lettre :

Cher monsieur,

Veuillez me pardonner si je vous nomme ainsi. Mais je viens de lire, dans un journal, un article vous con-