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VIII



Madame Cosima et nos compagnons nous rejoignent et nous marchons longtemps dans le jardin sans limites… Mais la journée s’avance : il ne faut cependant pas abuser. Nous voulons prendre congé : on se récrie et, nous avouons, en riant, notre jeûne de la veille, notre coupable habitude de dîner le soir. Alors le Maître manifeste un vrai chagrin : il ne se pardonne pas d’avoir oublié que les habitudes françaises sont autres que celles de la Suisse allemande. Nous sommes touchés, autant que honteux, d’avoir provoqué une pareille émotion, qui nous révèle pourtant la sensibilité aiguë et la délicate bonté de cet homme si calomnié.

— À partir de demain, s’écrie-t-il, un souper sera servi tous les soirs, ici, et il faudra bien m’absoudre !