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LE COLLIER DES JOURS

tance toute particulière ; puis on attaque le prélude de Lohengrin. Pasdeloup, selon sa coutume, fait le dos rond, plisse sa bonne figure, dans la rouille pâle de la barbe, étend les bras, dans un geste de supplication et d’apaisement, pour obtenir des pianissimi remplis de mystère, et l’orchestre obéit de son mieux. Mais l’accord ne règne pas dans la salle : des murmures, des chuts, et bientôt une altercation, des gifles, un tumulte, — comme il arrivait si souvent, en ces temps-là, au Cirque d’hiver — . L’orchestre s’interrompt, le municipal traîne dehors le tapageur et Pasdeloup fait un discours au public.

Tant bien que mal, cela figurait la syllabe la.

Tout le personnel de Tribschen est massé aux portes et contemple, avec une stupéfaction béate, ce spectacle sans précédents. À ce troisième tableau, l’attention redouble, car le chaudron et le balai vont jouer leur rôle, au grand scandale de la cuisinière.

— Encore, si c’était un joli balai de crin !… mais le plus vilain, celui qui sert pour nettoyer la cour !

En réalité, le balai n’était pas de rigueur ; mais, comme je suis seule pour représenter les trois sorcières de Macbeth, il me semble que cette