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LE COLLIER DES JOURS

de cet acharnement contre lui a fait fléchir, un instant, sa force d’âme : Cosima l’a surpris, une fois, seul, dans sa chambre, assis dans un fauteuil et sanglotant. Mais le calme et la gaieté reviennent. Wagner se remet régulièrement au travail, qu’il avait abandonné en ces jours de trouble, et alors tout refleurit.

Au théâtre, Kindermann, « le chanteur-canon », comme l’appelle Villiers, à cause de sa voix tonnante, qui interprétait le rôle d’un des géants, étudie celui de Wotan, abandonné par Betz.

On a fait venir, en toute hâte, de Darmstadt, le très habile décorateur Brandt, pour lui demander s’il ne pourrait pas rafistoler un peu la mise en scène ; mais il s’est enfui plus vite qu’il n’était venu, en déclarant qu’il ne pouvait rien tirer de ces horreurs, que tout était à refaire.

L’intendance ne renonce pas encore, cependant, car l’Or du Rhin est annoncé pour le 22 septembre.

Tous les visiteurs qui étaient venus, de différents pays, à Munich s’en vont, l’un après l’autre. Liszt est parti le premier. Sans doute, il a été voir secrètement sa fille. Madame Muchanoff nous a fait ses adieux ; elle passe elle-même