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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

la douceur des traits si délicatement modelés. Mais on est tout de suite fasciné par le resplendissement extraordinaire de ces yeux, glauques comme la mer, rayonnant de longs cils noirs, de ces yeux profonds, extasiés… « Rien ne peut donner l’idée de la magie de ce regard ! » disait le Maître.

Le roi s’avance jusqu’au bord de la loge. Sa haute stature domine un instant la salle ; puis il s’assoit. Aussitôt on fait l’obscurité, la vision s’évanouit.

Mais Hans Richter ne donne aucun signal à l’orchestre. La rampe s’allume et, sans que le rideau s’écarte, un homme se glisse devant, par un angle de la scène.

L’intendant Perfall !… qu’est-ce qu’il veut ?…

La main sur le cœur, après maintes courbettes, il parle : il « réclame l’indulgence auprès du public d’élite devant lequel il a l’honneur… Malgré toute la bonne volonté, de longs efforts consciencieux… d’insurmontables difficultés de mise en scène… des effets irréalisables… Il a fallu se résigner à ne pas atteindre la perfection, à se contenter d’à peu près… Regrets, chagrin… mais à l’impossible nul n’est tenu… »

La présence du roi refoule toute manifesta-