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LE COLLIER DES JOURS

la lumière de l’étoile et la vie pastorale, tout y est : pourquoi chercher autre chose ?

— C’est vrai, dis-je, ce genre de vers, le vers unique, dans lequel semble se condenser un poème, se suffit à lui-même et dédaigne la rime ; j’en ai composé un, moi aussi, très absurde, mais qui ne pouvait rimer à rien


Je suis le nautonier des océans lunaires !


« Le poète italien Gualdo a cité quelque part ce vers en épigraphe, pour taquiner ses contemporains en leur faisant chercher « d’où c’était ».

Villiers fouille, tout à coup, dans ses poches et, après une exploration fébrile, en tire des feuillets, très chiffonnés.

— Revenons au sérieux, dit-il, soyons pratiques et prosaïques. Voici mon article sur l’exposition : il est fini.

— Comment ! m’écriai-je, il n’est pas encore parti ? Mais il sera trop tard : l’ouverture de l’exposition, c’est déjà vieux ; on ne voudra pas le publier.

— Oh ! si, vous verrez, avec quelques petites retouches il sera tout rafraîchi… D’abord, j’ai changé le titre ; c’est maintenant : Munich pen-