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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

laquelle il lut : Von Pfistermeister, secrétaire aulique de Sa Majesté le Roi de Bavière.

Comment deviner que ce petit morceau de carton marquait la fin de toutes les peines et que le bonheur entrait avec lui ?…

Wagner crut à quelque créancier déguisé et refusa de recevoir cet inconnu. Mais le visiteur insista, disant que le roi Louis II lui-même l’envoyait et qu’il était impossible de ne pas l’accueillir.

Quand l’annonciateur du miracle apparut, il tendit tout d’abord au maître le portrait du roi et une bague ornée d’un diamant. Louis II se déclarait le plus fervent admirateur du génie de Wagner et s’offrait à l’aider de tout son pouvoir à terminer son œuvre et à réaliser ses rêves. Le messager avait ordre de ne pas revenir sans Richard Wagner.

Dans une émotion indicible, le visage inondé de larmes qui ne voulaient pas tarir, Wagner comprit que le malheur était enfin dompté, qu’un pacte d’alliance sublime allait être conclu entre lui et ce royal disciple, si soudainement révélé…

Le premier geste de ce roi de dix-huit ans, monté sur le trône depuis moins d’un mois, fut