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LE TROISIÈME RANG
DU COLLIER

I

Le train roule d’une allure paisible, comme il convient à un brave train suisse qui traverse de beaux paysages, et n’entend pas escamoter les points de vue en brûlant la route. À chaque station, il s’arrête longuement, et repart comme en flânant.

Dans le compartiment, nous sommes quelques Français très impatientés par cette lenteur. D’ordinaire pourtant, dans nos excursions, elle ne nous déplaît pas du tout, mais aujourd’hui !…

Une fébrilité extrême nous agite tous : impossible de rester en place ; nous passons la