Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en cône, verdoyaient des grenadiers, des sycomores, des tamarisques, des périplocas, des mimosas, des acacias, dont les fleurs brillaient comme des étincelles coloriées sur le fond intense du feuillage dépassant la muraille.

La musique faible et douce dont nous avons parlé sortait d’une des chambres ouvrant leur porte sous le portique intérieur.

Quoique le soleil donnât en plein dans la cour dont le sol brillait inondé d’une lumière crue, une ombre bleue et fraîche, transparente dans son intensité, baignait l’appartement où l’œil, aveuglé par les ardentes réverbérations, cherchait d’abord les formes et finissait par les démêler lorsqu’il s’était habitué à ce demi-jour.

Une teinte lilas tendre colorait les parois de la chambre, autour de laquelle régnait une corniche enluminée de tons éclatants et fleurie de palmettes d’or. Des divisions architecturales heureusement combinées traçaient sur ces espaces plans des panneaux qui encadraient des dessins, des ornements, des gerbes de fleurs, des figures d’oiseaux, des damiers de couleurs contrastées, et des scènes de la vie intime.

Au fond, près de la muraille, se dessinait un lit de forme bizarre, représentant un bœuf coiffé