à regret, me reçoit à dîner avec plusieurs de mes amis ; pendant le repas, secondé par les invités, qui tous sont complices, j’espère amener votre oncle à m’offrir votre main, et une somme de trois cents liangs.
— Trois cents liangs ! s’écria Perle-Fine, effrayée.
— Je suis pauvre, malheureusement, reprit Bambou-Noir, et j’ai besoin de cette somme pour m’établir et vous faire vivre heureuse.
Perle-Fine secoua la tête, et dit tristement :
— Je resterai fille. Mon oncle, hélas ! ne donnera jamais trois cents liangs !…
— Si ! si ! il les donnera, car s’il est avare, il est aussi très âpre au gain. J’ai confiance, mon stratagème est admirable. Pouvez-vous être présente pendant le repas, sans être vue ?
— Oui, derrière ce paravent.
— Bien ! À un signe que je vous ferai, vous irez me chercher une poignée de neige.
— De la neige ! s’écria Perle-Fine, pourquoi faire ?
— Vous verrez… adroitement je prendrai cette neige… Vous verrez.
— L’époux, c’est le maître, répliqua Perle-Fine en s’inclinant. Il faut obéir, même sans comprendre. Que faut-il faire ensuite ?
— C’est tout.
— Eh bien ! partez vite ; mon oncle peut rentrer d’un moment a l’autre, et tout serait perdu. Partez ! partez !