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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

Elle atteignit enfin le dernier des dix enfers, où Ton brise les dents dans la bouche des menteurs, et où les langues sont arrachées avec des fers rouges. Là, elle se jeta à genoux, et tordant ses bras, cria :

— A-Mi-To-Fo ![1]

Puis, perdue dans une prière ardente, elle demeura longtemps immobile.

Alors, lentement une pluie de lotus descendit sur le sol ; de cercle en cercle, on entendit les cris de rage des démons et le bruit des instruments de torture qui se brisaient ; les damnés délivrés de leurs souffrances entonnèrent des chants d’allégresse dont le bruit s’envola vers le ciel occidental.

Miou-Chen est vénérée aujourd’hui, en Chine et au Japon, sous le nom de Kouanine ou Kouan-Chi-In. C’est la déesse de la Miséricorde.

  1. Ô grand Boudha !