présenter. Il pensa à remettre sa robe noire, mais il ne put supporter l’idée de paraître si mal vêtu à de si belles personnes ; il se décida donc à rester habillé de jaune, pensant bien que des femmes n’auraient pas l’œil perspicace des soldats de police, et pour attirer l’attention, il chanta sur un rhythme élégant :
« Deux belles jeunes filles sont bien embarrassées parce que leur volant est tombé au milieu d’un grand lac. Mais le mandarin Sang-Yong, qui se promène dans le petit bois de Cèdres, offre de faire cesser leur chagrin. »
Princesse-Blanche cacha vivement son visage derrière son éventail : A-Tei, moins timide, regarda Sang-Yong.
— Faut-il lui répondre ? demanda-t-elle à sa maîtresse.
— Quel air a-t-il ? dit Princesse-Blanche.
— C’est un noble jeune homme, en costume de cérémonie ; sa figure, un peu comique, ne laisse pas que d’être agréable, et je prendrais volontiers cette figure-là pour mari.
— Folle ! répondit Princesse-Blanche ; mais on ne peut se dispenser de répondre avec politesse à un mandarin ; dis-lui mon nom, puisqu’il m’a dit le sien ; et dis-lui que je le remercie de son offre, quoique je ne puisse pas l’accepter.
A-Tei se tourna vers Sang-Yong.
— Honorable mandarin, dit-elle, ma maîtresse m’ordonne de te dire qu’elle s’appelle Princesse-