quand on est trop préoccupé par des affaires ; quand on n’a pas pris le temps de purifier son corps ; quand on n’a pas de vêtements élégants ; quand on n’a pas allumé les parfums ; quand il n’y a pas là un auditeur digne d’entendre.
« Les huit grandes beautés du kin sont : la pureté, la rareté, le mystère, l’élégance, la mélancolie, la force, la réflexion, l’étendue.
« Quand on le joue en perfection, le tigre qui miaule, s’il entend, se tait, et le singe, gémissant dans les branches, cesse d’être triste. Tels sont les bienfaits du kin. »
Devant ce ruissellement de paroles, Pé-Ya pensa que le bûcheron n’avait peut-être seulement qu’une excellente mémoire.
— Mais cela est déjà rare, se dit-il, et je vais l’interroger encore.
Et s’adressant au bûcheron, il ajouta :
— Je vois, maître, que vous connaissez parfaitement les règles de la musique. Vous souvenez-vous d’un fait que l’on rapporte à propos de Khong-Tseu ?… Un jour, il jouait du kin dans son pavillon, quand son disciple favori Hy-Houëi entra dans la salle. Celui-ci s’arrêta, surpris ; les sons de l’instrument étaient rudes et sombres, et il eut le sentiment que Khong-Tseu éprouvait un désir vorace et sanguinaire. il ne put s’empêcher de faire part au