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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

un son ni trop clair ni trop sombre, le bois n’était ni trop lourd ni trop léger.

« Fo-Shi trempa le fragment dans une eau courante, et le laissa pendant 72 jours, qui répondaient aux 72 divisions de l’année ; puis il le retira et le fit sécher à l’ombre.

« L’astrologue ayant indiqué un jour où les pronostics étaient favorables, Fo-Shi confia le bois à Liou-Tse-Ki, menuisier délicat, afin qu’il taillât dans l’Ou-Tong un instrument de musique qui serait nommé Yao-Kin, parce qu’il servirait d’abord à exécuter la musique nommée Yao-Tchy. Sa longueur était de trois tsiens, six tseus et un pen, nombre correspondant aux degrés du ciel. Il était arrondi à sa partie supérieure pour représenter la voûte céleste ; la partie inférieure était plane comme la terre. Ses cinq cordes correspondaient aux cinq planètes et aux cinq éléments. La Demeure du dragon (le chevalet sur lequel s’appuient les cordes) était à huit pouces de l’extrémité inférieure de l’instrument pour représenter les huit aires du vent, et le Nid du phénix (point où s’attachent les cordes) à quatre pouces de l’extrémité supérieure pour répondre aux quatre saisons.

L’épaisseur du kin est de deux tseus, nombre symbolisant le ciel et la terre. La tête de l’instrument, c’est : le Jeune homme d’or ; la taille, c’est : la Jeune fille de Jade ; le dos, c’est : l’Immortel. Il y a le Lac du Dragon, et l’Étang du Phénix. Les che-