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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

que je puisse te saluer selon les rites et t’adresser une demande.

(La vieille s’assied. Pé-min-Tchon lui fait diverses salutations.)
PÉ-MIN-TCHON

Mon nom est Pé-Min-Tchon, ma fortune s’élève à cent mille liangs d’or. Mon talent est en fleur et j’espère, aux prochains examens, être admis, parmi les dragons et les tigres, dans la forêt des mille pinceaux. Lorsque tu es arrivée, j’allais demander à mon ami qu’il m’accorde sa sœur en mariage, ta nièce charmante qui doit être la gloire de l’appartement intérieur. C’est à toi que je m’adresse maintenant. Me crois-tu digne d’être son époux ? C’est en tremblant que j’attends ta réponse.

LA VIEILLE FEMME

Le dieu Fo a voulu fêter mon retour en me faisant rencontrer, avant même d’être entrée dans mon logis, un jeune homme possédant toutes les qualités ; ma nièce ne pouvait rêver un plus gracieux mari, elle ne pouvait pas l’ambitionner plus savant… Surtout lorsqu’il sera revenu des grands concours de Pékin.

SIAO-MAN

Ah ! mon ami !

PÉ-MIN-TCHON

Mon frère bien-aimé !