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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR
SIAO-MAN, avec hésitation.

Je suis orphelin, mais… J’ai une sœur.

PÉ-MIN-TCHON

Qu’elle doit être belle si elle te ressemble !

SIAO-MAN

Nous sommes comme les deux yeux d’un même visage ; elle n’a que moi pour protecteur ; comment pourrais-je l’abandonner ?

PÉ-MIN-TCHON

Certes ! Tu dois veiller sur elle…

SIAO-MAN

C’est seulement lorsqu’elle sera… mariée que je serai libre de mes actions. J’hésite depuis longtemps dans le choix d’un époux. Le mariage est une chose grave.

PÉ-MIN-TCHON

Ne te hâte pas. Étudie bien celui que tu accueilleras.

SIAO-MAN

Ah ! jamais je n’ai rencontré un homme qui me fût comme toi sympathique à première vue. La loyauté se lit dans tes regards, la bonté fleurit sur tes lèvres, et, dans le son de ta voix, on devine tout ce que ton cœur cache de trésors.