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LE RAMIER BLANC
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PÉ-MIN-TCHON

Comment ! Tu as du goût pour cette science inférieure ? Tu t’intéresses aux innombrables nuances des mouvements des pouls, aux maladies chaudes ou froides, aux drogues amères, aigres ou salées ? Pouah ! Laisse cela aux sorciers des rues.

SIAO-MAN

Ce n’est pas précisément par goût que je veux me faire médecin : Je suis orphelin et pauvre, et je pense que la médecine me permettra de gagner rapidement ma vie.

PÉ-MIN-TCHON

Puisque moi je suis riche, mon frère n’a plus le droit de dire qu’il est pauvre ; et, comme je suis le frère aîné, le frère cadet doit m’obéir et renoncer à son dessein.

SIAO-MAN, à part.

Quel cœur !

PÉ-MIN-TCHON

Écoute ! Partons ensemble ; viens à Pékin, tu étudieras près de moi et tu pourras bientôt prétendre à la gloire des grands examens.

SIAO-MAN

Hélas ! Je ne puis.

PÉ-MIN-TCHON

Pourquoi ? ne m’as-tu pas dit que tu étais orphelin