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LE RAMIER BLANC
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SIAO-MAN

Seigneur, je me suis peut-être assis sur le banc que tu avais choisi.

PÉ-MIN-TCHON

Seigneur, c’est moi, sans doute, qui ai commis une indiscrétion en choisissant, pour étudier, le lieu ordinaire de ton repos.

SIAO-MAN

Non, non, permets que je me retire.

PÉ-MIN-TCHON

Non, non, fais-moi l’honneur de partager ce banc avec moi. (Ils se saluent de nouveau et s’asseoient.) Nous pourrons ainsi nous reposer de compagnie. (À part.) Je ne sais quelle sympathie m’attire vers ce jeune homme. Je me sens tout disposé à l’aimer.

SIAO-MAN, à part.

Je crois que les rites ordonnent que je lui demande, étant le plus jeune, son nom et le lieu de sa naissance (Haut.) Seigneur, ne m’apprendras-tu pas ton noble nom et celui de ta patrie glorieuse ?

PÉ-MIN-TCHON

Mon nom est Pé-Min-Tchon, mon humble pays la province de Kouan-Ton.