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LE RAMIER BLANC
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FAN-SOU

Vous permettez, vraiment, que je réponde ?

PÉ-MIN-TCHON

De plus savants que toi hésiteraient.

FAN-SOU

Eh bien ! comme l’homme n’a de penchants que pour les choses laides, viles et nuisibles, et qu’il aime la femme par-dessus tout, on en a conclu que la femme ne valait rien.

(Elle s’enfuit.)
PÉ-MIN-TCHON

Petite rusée, ta riposte est bonne, mais elle ne répond qu’à la moitié de ma question.

(Il la poursuit.)

Scène VIII

SIAO-MAN
SIAO-MAN, déguisée en homme, sort de la maison.

Que disait-il donc à Fan-Sou ? Ah ! pourvu que son projet réussisse. Je compte bien plus sur elle que sur moi-même. Voyons, un peu de courage. Qui pourrait reconnaître une femme sous ces habits de jeune garçon ? Je vais m’asseoir sur ce banc, comme si j’étais las d’une longue promenade. (Elle s’assied.) Tiens ! il a justement oublié son livre ! Il va revenir,