Page:Gautier - Le Paravent de soie et d’or, 1904.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE RAMIER BLANC
117

tire de sa manche le sachet brodé par Siao-Man.) Il me semble que je me souviens mal du troisième vers.

… Et rêva de lui nouer l’aile…

C’est vrai : Je remplaçais le caractère qui signifie : rêver par celui qui signifie : désirer. C’est cela, je ne le regarderai plus. (Il regarde la maison de Siao-Man.) Je Crois que c’est là qu’habite la jeune fille à qui j’ai parlé cette nuit. Je veux m’en assurer ; c’est pourquoi je suis venu m’asseoir sur ce banc. Personne ne peut sortir ou entrer sans être vu de moi. Je vais feindre d’étudier, cela me donnera l’air indifférent. Oh ! chère étude, toi qui étais hier la préférée, tu rends encore une fois service à celui qui te dédaigne aujourd’hui. N’a-t-on pas fait glisser le châssis d’une fenêtre ? Non. (Il regarde son livre.) Étudier ! Il me semble que les feuillets de ce livre sont en soie violette et qu’à chaque ligne est tracé un nom que je ne puis distinguer. Cette fois, la porte a grincé ; quelqu’un sort de la maison.


Scène VII

PÉ-MIN-TCHON, FAN-SOU
PÉ-MIN-TCHON, à part.

C’est une suivante sans doute ; sous quel prétexte l’aborder ? (Il s’avance vers Fan-Sou et la salue cérémonieusement.) Jeune femme, reçois mes saluts.