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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

FAN-SOU

Ha ! ha ! Tu prends cette chanson pour un hymne à Fo ? Mais tu ignores donc qu’un jeune lettré se rendant à Pékin pour les grands concours, habite depuis quelque temps dans ce pavillon ?

SIAO-MAN

Qu’importe ! Laisse-moi écouter encore : rien n’est charmant comme le son d’une flûte dans la nuit.

FAN-SOU

Est-ce la flûte seulement qui te plaît ?

PÉ-MIN-TCHON, dans la coulisse.

J’ai ri, j’ai bu sous la lune,
Bercé par les flots des étangs,
Et j’ai fêté la fortune
Avec des amis de tous rangs.
Mais mon cœur reste solitaire
À quoi bon chercher le bonheur ?
Sans fiancée, il n’en est pas sur terre !

FAN-SOU

Maîtresse, maîtresse ! partons d’ici. Bien que nous ne pensions pas à lui, ce jeune homme, s’il nous voyait, pourrait croire que nous l’avons remarqué.

SIAO-MAN

Comment pourrait-il avoir une pareille pensée ? Mais, puisque tu le veux, retirons-nous.