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LA TUNIQUE MERVEILLEUSE

— Oh ! Oh ! n’allez pas vous dédire ! La tunique merveilleuse est à moi, contre ce sac d’or. — Ai-je promis cela ?… Ne dois-je pas aussi me charger d’une femme ?…

— Ma charmante nièce, parfaitement ; elle est prévenue et va venir.

(Il va ouvrir la petite porte.)

— Seigneur, je crois que j’étais ivre, hier, quand je vous ai fait toutes ces folles promesses.

— Ivre ! Ivre ! Ah ! ah ! n’essayez pas de m’échapper. J’ai des témoins, j’en ai : tous mes hôtes ont entendu les paroles échangées. (On entend de la musique, puis le marteau retentit.) Tenez, les voici qui viennent chercher les mariés, ils témoigneront. Les prodigues, ajouta-t-il tout bas, ils ont amené un orchestre !

(La petite porte s’ouvre et Perle-Fine paraît la tête couverte d’un voile rouge, tandis que par le fond entrent Cerf-Volant, Le Tigre, Le Prunier, Dragon-de-Neige.)

— Sauvé ! J’ai réussi, dit tout bas Bambou-Noir à Perle-Fine.

— Ce sont des larmes de joie qui maintenant troublent mes yeux.

— Chut ! fit Bambou-Noir.

— Oui, oui, seigneurs, il veut reprendre sa parole, criait l’avare.

— Ho ! ho ! voilà qui est impossible, dit Dragon-de-Neige.

— Vous êtes témoins, n’est-ce pas ?