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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

ROUILLE-DES-BOIS

C’est vrai, c’est vrai, mais il faut en donner d’abord.

LE PRUNIER

Comme toujours, pour en gagner.

ROUILLE-DES-BOIS, à Bambou-Noir.

Seigneur, j’offre trois cents liangs de votre tunique.

BAMBOU-NOIR

Ai-je dit qu’elle fût à vendre ? Si je consentais jamais à m’en séparer, ce ne serait que pour un temps, avec la condition que l’acheteur me la restituerait par testament.

ROUILLE-DES-BOIS

J’accepte cette clause.

LE TIGRE

Comment, Bambou-Noir, tu oublies que tu as refusé de me la vendre, à moi, pour une somme double ?

ROUILLE-DES-BOIS

Mais, Seigneur, vous êtes du même âge que ce jeune phénix, il n’aurait nul espoir de rentrer en possession de son trésor, tandis que moi qui suis vieux, je ne l’en priverai pas longtemps.