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LE PARAVENT DE SOIE ET D’OR

ROUILLE-DES-BOIS

Je suis tout ébahi !

— Où veut-il en venir ! se disait Perle-Fine.

(Bambou-Noir tousse légèrement.)

— Ah ! il me fait signe.

(Et elle entr’ouvre la fenêtre pour prendre sur le rebord une poignée de neige.)
DRAGON-DE-NEIGE

Il y a de quoi s’ébahir. Cependant vous savez, comme nous, que rien ne semble impossible à ces hommes d’Occident qui possèdent tous les secrets de la Magie.

(Pendant le dialogue suivant, Bambou-Noir reçoit de Perle-Fine la poignée de neige et la met dans sa calotte qu’il replace sur sa tête.)
LE TIGRE

Ne voyagent-ils pas avec une rapidité effrayante, dans des voitures traînées par un monstre de fer et de feu ?

LE PRUNIER

Ne s’écrivent-ils pas, d’un bout du monde à l’autre, au moyen du tonnerre qu’ils emprisonnent dans un fil ?

DRAGON-DE-NEIGE

Ils font mieux encore. À l’aide d’un appareil fabriqué avec des yeux d’enfant, ils forcent le soleil à