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au-dessus de la porte d’entrée de la maison de Fûten ; puis il s’éloigna, et tous deux allèrent se poster, en observation, à l’angle de la rue.

Bientôt un serviteur, qui sortait de la maison, leva le nez, vit la branche suspendue, ce qui le fit rentrer précipitamment. Quelques instants après, la famille sortit à son tour, regarda la branche quelques instants, puis rentra.

« Hélas ! gémit Boïtoro qui ne quittait pas la maison des yeux, serai-je refusé ? »

Mais la porte se rouvrit : une servante, portant un marchepied en laque verte, parut, suivie de Yamata, pâle d’émotion. Soutenue par la servante, la jeune fille monta lentement le marchepied, détacha la branche, et l’emporta dans la maison.

« Elle m’agrée… elle m’agrée… » s’écria Boïtoro, qui traversa la rue en courant pour entrer chez sa fiancée.

Et, tout à son bonheur, il ne vit pas le trouble de Miodjin qui, au lieu de suivre, s’appuya à la muraille les yeux pleins de larmes.

Le jour fixé pour les noces de Yamata et de Boïtoro se leva, et les invités, dans leurs toilettes les plus brillantes, se rendirent au logis de la fiancée. Elle les reçut avec un sourire triste, très pâle, dans sa robe nuptiale.

Boïtoro était grave et heureux, Fûten avait mis momentanément une sourdine à sa gaîté bruyante ; la mère de la mariée essuyait une larme. Miodjin