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CHAPITRE XX


LES BEAUX CHEMINS NE VONT PAS LOIN


Sur un trône d’or neuf, le Fils du Ciel, éblouissant de pierreries, est assis au milieu des mandarins ; il semble un soleil environné d’étoiles.

Les mandarins parlent gravement de graves choses, mais la pensée de l’Empereur s’est enfuie par la fenêtre ouverte.

Dans son pavillon de porcelaine, comme une fleur éclatante entourée de feuillage, l’impératrice est assise au milieu de ses femmes.

Elle songe que son bien-aimé demeure trop longtemps au conseil, et, avec ennui, elle agite son éventail.

Une bouffée de parfum caresse le visage de l’empereur.

« Ma bien-aimée, d’un coup de son éventail, m’envoie le parfum de sa bouche. » Et l’empereur, tout rayonnant de pierreries, marche vers le pavillon de porcelaine, laissant se regarder en silence les mandarins étonnés.


Au moment où le premier soleil levant de la cinquième lune dorait les ruines fumantes de Sian--