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— Parle, dit Ta-Kiang, ô le plus illustre des combattants !

— Voici, dit Gou-So-Gol, cinquante chariots pleins d’or et mille mesures de perles. De plus, je t’amène, ô Fils Céleste, de timides femmes, choisies parmi les plus belles, et je t’offre aussi, magnanime vainqueur, ma jeune épouse, que j’aime comme moi-même.

— Je te donne l’épouse de ton choix, dit l’empereur, et toutes les jeunes filles belles parmi les belles pour la servir. Mais n’as-tu fait que prendre les trésors et les femmes ?

— Vois, dit Gou-So-Gol en dressant la tête, cette ville flamboyante est belle dans le soir.

Tourné vers le formidable incendie qui se lève devant le soleil couchant et l’efface, l’empereur admire le désastre ; ses yeux augustes et son front le reflètent ; il en sent la chaleur, et il dit :

— Sois loué, Gou-So-Gol !