Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XVI


KO-LI-TSIN TROUVE UN AMI DIGNE DE LUI


Une vapeur enveloppe le bateau comme d’une gaze légère, et une dentelle d’écume l’entoure, semblable à un rang de dents blanches.

La lune lentement s’élève en souriant à la mer, et la mer semble une grande étoffe de soie brodée d’argent.

Les poissons viennent souffler à la surface des globules qui sont autant de perles brillantes, et les flots clairs bercent doucement le Bateau des Fleurs.

Mon cœur se tord de douleur en le voyant si éloigné de moi et retenu au rivage par une corde de soie.

Car c’est là que fleurissent les fleurs les plus éclatantes ; c’est là que le vent est parfumé et que demeure le printemps.

Je vais chanter une chanson en vers, marquant la mesure avec mon éventail, et, la première hirondelle qui passera, je la prierai d’emporter là-bas ma chanson.