m’arriva une aventure douloureuse, de cela seulement je suis bien certaine.
Le chai m’impressionnait tout spécialement ; j’y restais longtemps plantée sur mes jambes, en admiration.
Par le contraste de cette pénombre, dans laquelle on était plongé, tout au loin, le jardin, auquel aboutissait le chai, de l’autre côté, apparaissait, dans une lumière et avec des aspects de féerie ; les feuillages les plus proches, formant vitraux, étaient d’un vert clair et délicieux ; ils s’arrangeaient en guirlandes, en toutes transparentes, derrière, lesquelles les lointains roses et or se reculaient, dans des perspectives extraordinaires ; j’étais toujours très déçue, quand je m’élançais enfin dans la merveille, de la voir se désagréger, disparaître, pour faire place, il est vrai, au beau jardin, plein de fleurs, avec les vallonnements de sa grande pelouse et ses allées au cailloutis blanc, qui me consolait très vite.
J’avais là, des camarades, trois ou quatre garçons turbulents, fils de je ne sais trop qui. L’un d’eux, il me semble, s’appelait Félix. Ils étaient très élégants dans leurs costumes et parlaient toujours de chevaux ; l’un surtout, se vantait de savoir très bien reconnaître, tout seul, une jument d’un cheval, ce dont il tirait vanité.