précises histoires, que j’aurais voulu mieux connaître.
Ce besoin de découvrir le passé et l’attrait qu’il exerçait sur mon imagination, s’affirmait de plus en plus. Tout ce qui était ancien m’attirait et me retenait des heures en contemplation. Je voulais maintenant des histoires très vieilles ; je questionnais sur les origines de ma famille.
Mais les renseignements que j’obtenais étaient très décousus. Les tantes ne parlaient que par lambeaux de phrases, par sous-entendus énigmatiques, et leurs narrations manquaient d’ordre.
Avignon était le pays d’origine, là, où la bonne tante Mion était seule, aujourd’hui, à représenter la famille des Gautier d’Avençon, qui avaient tenu jadis une place importante. Grand-père parlait des papes et du palais formidable, toujours debout ; du poète Pétrarque et des délicieux souvenirs de ses promenades sentimentales à la fontaine de Vaucluse.
La fontaine de Vaucluse ! je la connaissais, je la savais même par cœur, et elle m’avait fait bien souvent rêver. Je la contemplais tous les soirs, avant de m’endormir, et tous les matins en m’éveillant, car, dans la chambre des tantes, une belle gravure encadrée la représentait. Au milieu d’un paysage nébuleux, on