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XLVIII




Pendant les grandes vacances, je me retrouvais à Montrouge, où rien n’était changé ; mais il me fallait quelque temps pour me reprendre ; il me semblait que moi, je n’étais plus la même. Je ne perdais pas tout de suite l’habitude de la contrainte, du silence, des longues heures d’immobilité. Catherine me manquait ; nous étions si bien accoutumées à nous serrer l’une contre l’autre, à nous comprendre à demi-mot, à être toujours deux contre les attaques. Nini Rigolet me paraissait vulgaire, et j’en voulais à la vieille Catherine, celle qui me conduisait jadis chez Mlle Lavenue, de porter le même nom que mon amie.

On était surpris de me voir si taciturne, dans ce milieu triste, où on attendait ma venue pour retrouver un peu de gaîté !

— Tu ne fais donc plus ton sabbat ? demandaient les tantes.