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XLII




Au retour de ces journées mondaines, je rapportais, dans le couvent, des impressions qui m’enveloppaient quelque temps et n’étaient pas toujours des plus édifiantes. Je répétais des mots et des bouts de chansons que j’avais retenus, ou bien, ce qui était plus grave encore, je m’efforçais d’imiter à ma façon, les entrechats de Giselle.

En général, je recherchais la solitude pour me livrer à ces exercices, et un grand corridor, qui passait derrière les classes, coupé par des marches de pierres, me semblait le lieu le plus propice à ces essais tumultueux. Les deux mains posées sur une des marches, je donnais de grands coups de pied en arrière, envoyant mes jambes par-dessus ma tête, avec mes jupes à l’aventure. Je mettais une ardeur extrême à cette étude, qui m’eût amenée, peut-être, à faire