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XLI




Quand les sorties n’étaient que de quelques jours, je passais chez mon père, chez ma grand’mère ou même chez Carlotta Grisi, ces courtes vacances.

C’était chez Giselle que je m’ennuyais le moins.

Le matin, elle travaillait pendant plusieurs heures, en chemise, devant sa psyché, elle étudiait ses pas : elle courait, bondissait, marchait sur la pointe des orteils, se renversait en toutes sortes de poses, souple, légère, délicieuse. J’assistais à ce spectacle, bien sage dans un petit coin, avec une surprise et une curiosité extrêmes.

Je n’ai, d’ailleurs, jamais vu danser Giselle, que là.

Les personnes qu’elle recevait étaient très aimables pour moi ; dans l’idée de plaire à la tante, sans doute, on flattait la nièce.