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XXXIII




La fée, la diva, qui irradiait dans un frémissement de paillettes et de lumière, la marraine, que je n’avais pas vue encore et qui devait me combler de dons merveilleux, s’avisa tout à coup de s’occuper de moi ; et la façon dont elle manifesta sa sollicitude, ne fut pas du tout ce qu’on aurait pu imaginer.

Ma vie libre au grand air, mes allures de gamin, grimpant aux arbres et courant les rues, ne pouvaient vraiment pas convenir à la nièce-filleule d’une personne aussi hautement importante qu’une danseuse de l’Opéra… Si on voulait qu’elle s’intéressât à moi et me couvrît de sa protection, il fallait changer tout cela, au plus vite.

Ce qui était de tous points convenable, pour une demoiselle comme il faut, c’était d’entrer dans un couvent, afin d’y être élevée et instruite selon les règles.