Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.




XXVIII




Un fiacre à galerie, hérissé de paquets et de malles, s’arrêta un jour, à la grande stupéfaction des rares voisins, au bord du trottoir, devant notre maison.

Au bruit insolite d’une voiture, route de Chatillon, j’avais bondi à la fenêtre de la cuisine, que j’avais ouverte pour mieux voir.

Le cocher, debout et retourné sur son siège, dénouait des cordes et jetait par terre des paquets, de l’intérieur de la voiture s’échappaient des miaulements, et, tout à coup, hors du cadre de la portière, jaillit une extraordinaire figure de vieille femme, couleur de pain d’épices, les mèches éparses, le chapeau tombé dans le dos, qui se mit à parler avec de grands gestes, aux Rigolet, tous dehors et béants de curiosité.

La voix de Florine cria dans l’escalier :

— Mam’zelle Zoé, descendez vite, c’est pour chez vous !…