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le collier des jours

— Qu’est-ce que c’est… dis ?…

Et Rodolpho, comme s’il eût parlé à une grande personne, se mit à m’expliquer le ciel, l’infini de l’espace, les innombrables soleils. Était-ce la fièvre qui m’aida à comprendre ? Mais ce, fut comme si on avait brusquement déchiré un rideau devant tout cet inconnu, qui m’intéressa si passionnément plus tard. L’impression fut grande et profonde ; jamais je ne me suis souvenue de cette première souffrance physique, endurée ce jour-là, sans qu’elle ne fût aussitôt voilée par cette splendeur : la première vision des étoiles.