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VI


LA CONFRÉRIE DES AVEUGLES


Quelques heures plus tard, des courtisans étaient groupés sous la vérandah du palais de Hiéyas ; ils voulaient être les premiers à saluer le véritable maître et attendaient son réveil. Les uns, adossés aux colonnettes en bois de cèdre qui supportaient la toiture, les autres fièrement campés, une main sur la hanche, froissant les plis soyeux de leur tunique large, ils prêtaient l’oreille à l’un d’entre eux qui racontait une anecdote, sans doute fort intéressante, car elle était écoutée attentivement et les auditeurs laissaient parfois échapper un éclat de rire aussitôt étouffé par respect pour le sommeil de l’illustre dormeur.

Le narrateur était le prince de Toza, et le prince de Nagato le héros de l’aventure qu’il contait.

— Hier, disait-il, le soleil allait se coucher, lorsque j’entendis du bruit à la porte de mon palais ; je m’approchai d’une fenêtre et je vis mes serviteurs qui se disputaient avec une troupe d’aveugles. Ceux-ci vou-