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— Vous apportez des nouvelles de mon fils ? dit-il d’une voix mal assurée.

— Illustre seigneur, le prince de Nagato est en bonne santé, dit un samouraï. Il est en ce moment sur la limite de son royaume, occupé à réunir l’armée autour de lui ; il va marcher contre le prince de Figo.

— Aki trahit ; mon fils sait-il cela ? dit le seigneur.

— Il le sait, maître. Le prince a traversé la province que domine cet infâme ; il la croyait amie, mais il a été attaqué traîtreusement. Grâce à sa bravoure sans égale, il a dispersé les assaillants ; mais la moitié de ses bagages ont été perdus.

— Quels sont les ordres qu’il t’a dit de nous transmettre ?

— Voici, seigneur ; le prince de Nagato te prie de faire une levée extraordinaire de troupes et de les envoyer à la rencontre du prince de Toza, qui s’avance vers Chozan ; puis de doubler les défenseurs de la forteresse, d’y accumuler des vivres et de t’y enfermer ; il te prie encore de me donner le commandement des troupes que tu enverras contre Toza.

On se hâta d’exécuter ces ordres.

Les événements se succédaient rapidement. D’autres messagers arrivèrent. Le prince de Nagato avait livré bataille au nord du royaume, sur le territoire de Souvo ; le seigneur de Souvo, vassal du prince d’Aki, avait favorisé le débarquement des soldats de Figo ; mais Ivakoura avait culbuté ces soldats dans la mer intérieure ; beaucoup s’étaient noyés, les autres avaient regagné les navires à l’ancre. Pendant ce temps, la petite armée du seigneur de Souvo avait attaqué le prince par derrière, s’efforçant de le séparer de la province de Nagato mais cette armée avait été com-