que toujours vainqueur, et cela, par le sang-froid, par l’appréciation juste du danger, inspire à l’âme des spectateurs un sentiment de fierté bien différent du trouble où les laissent les émotions de théâtre. C’est une impression mâle, énergique, robuste, et préférable aux mélancolies romanesques, aux aspirations sans but ou vers des régions inaccessibles, que font naître dans l’esprit du peuple les représentations scéniques, en lui découvrant un monde où il ne doit jamais entrer.
Quand Montés vient d’abattre un taureau par une de ces estocades étincelantos, rapides comme la foudre et la pensée, et qu’il est applaudi par des milliers de mains brunes et de mains blanches, il n’est personne qui ne désirât être à sa place.
C’est un héros dans la force du terme, et, quoi qu’en puissent dire les poltrons, jouer sa vie sur un coup de dé est une belle chose, que ce soit pour conquérir un trône ou un applaudissement.
Les toreros cependant ne courent pas autant de risques qu’on pourrait le croire ; ils sont exercés de longue main, et les accidents sont réellement assez rares : c’est tout au plus si, année moyenne, on compte, pour toutes les Espafgnes, un ou deux cas de