Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Regarde… C’en est fait. L’étoile est éclipsée,
Un sang noir pleut du flanc de mon aigle blessée
Au milieu de son vol.
Avec les blancs flocons de la neige éternelle,
Du haut du ciel obscur, les plumes de son aile
Descendent sur le sol.

Hélas ! je ne saurais contenter ton envie ;
J’ai vainement cherché le mot de cette vie,
Comme Faust et don Juan,
Je ne sais rien de plus, qu’au jour de ma naissance,
Et pourtant je faisais dans ma toute-puissance,
Le calme et l’ouragan.

Pourtant l’on me nommait par excellence, l’homme :
L’on portait devant moi l’aigle et les faisceaux, comme
Aux vieux Césars romains :
Pourtant j’avais dix rois pour me tenir ma robe,
J’étais un Charlemagne emprisonnant le globe
Dans une de mes mains.