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Malheureux que je suis d’avoir sans défiance
Mordu les pommes d’or de l’arbre de science !
La science est la mort.
Ni l’upa de Java, ni l’euphorbe d’Afrique,
Ni le mancenilier au sommeil magnétique,
N’ont un poison plus fort.

Je ne crois plus à rien. J’allais, de lassitude,
Quand vous êtes venus, renoncer à l’étude
Et briser mes fourneaux.
Je ne sens plus en moi palpiter une fibre,
Et comme un balancier seulement mon cœur vibre
À mouvements égaux.

Le néant ! Voilà donc ce que l’on trouve au terme !
Comme une tombe, un mort, ma cellule renferme
Un cadavre vivant.
C’est pour arriver là que j’ai pris tant de peine,
Et que j’ai sans profit, comme on fait d’une graine,
Semé mon âme au vent.