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Le vent, d’un air moqueur, à vos oreilles siffle,
La goule étend sa griffe et la guivre renifle ;
Le vertige alourdit vos pas embarrassés.

Vous voyez loin de vous, comme dans des abîmes,
S’aplanir les clochers et les plus hautes cimes ;
Des aigles les plus fiers vous dominez l’essor.

Votre sueur se fige à votre front en nage ;
L’air trop vif vous étouffe : allons, enfant, courage !
Vous êtes près des cieux ; allons, un pas encor !

Et vous pourrez toucher, de votre main surprise,
L’archange colossal que fait tourner la brise,
Le saint Michel géant qui tient un glaive d’or ;

Et si, vous accoudant sur la rampe de marbre,
Qui palpite au grand vent, comme une branche d’arbre,
Vous dirigez en bas un œil moins effrayé ;